Un tribunal de Hong Kong rejette la demande de libération anticipée d’un manifestant en vertu de la loi sur la sécurité nationale – JURISTE

Le tribunal de première instance de Hong Kong a confirmé vendredi le refus des autorités pénitentiaires d’accorder une remise de peine à un prisonnier reconnu coupable d’infractions « mettant en danger la sécurité nationale ». Cette affaire marque le premier contrôle judiciaire contre l’ordonnance de sauvegarde de la sécurité nationale (SNSO) promulguée par le Parlement de la région en mars de cette année.

Le pétitionnaire, Ma Chun Man, avait contesté le fait que les récentes dispositions du SNSO ne répondaient pas à l’exigence « prévue par la loi », équivalant à une détention arbitraire contraire aux articles 5 et 6 de l’ordonnance sur la Déclaration des droits de Hong Kong et à l’article 28 de la Loi fondamentale. Rejetant cet argument, le tribunal a soutenu que le fait d’exiger du requérant qu’il purge la totalité de sa peine lui donne la possibilité de se réformer et de se réhabiliter. Le tribunal a également souligné que les nouvelles dispositions ne prolongent pas les peines mais obligent également le commissaire du Département des services correctionnels (CSD) à réviser sa décision chaque année. En outre, le juge Alex Lee a comparé la définition de la sécurité nationale dans les lois de Hong Kong et la définition pratique de la sécurité nationale dans Kennedy c. Royaume-Uni, estimant que la première n’est « pas moins précise » que la seconde, qui a survécu à l’examen de la convention avant la Cour européenne des droits de l’homme.

Le tribunal a également rejeté l’argument selon lequel le refus de remise de peine était entaché d’iniquité procédurale. Le juge Lee a estimé que le commissaire avait déjà donné au requérant une opportunité raisonnable et suffisante de préparer son dossier. Le juge Lee a également estimé que la décision du commissaire n’était ni irrationnelle ni déraisonnable.

Le juge Lee a en outre estimé que Ma n’avait pas droit à une attente légitime de la part de la pratique générale du CSD parce que le commissaire agirait contrairement à la loi en accordant une remise à Ma après avoir conclu que Ma avait échoué au test de sécurité nationale.

Suite à la décision, Ma devra terminer le tiers de sa peine restante.

Ma a été initialement reconnu coupable d’incitation à la sécession en vertu de la loi sur la sécurité nationale de 2020. Après que la cour d’appel ait réduit sa peine à 5 ans d’emprisonnement, Ma devait être libéré le 25 mars sur la base de la pratique courante du CSD d’accorder une remise d’un tiers aux détenus en raison de leur « industrie et de leur bonne conduite » en vertu de la règle. 69 du Règlement pénitentiaire. Néanmoins, le SNSO nouvellement promulgué a interdit au commissaire du CSD d’accorder des remises à moins qu’il ne soit convaincu qu’une telle remise ne sera pas contraire aux intérêts de sécurité nationale (critère de sécurité nationale) en vertu des articles 152 et 163 du SNSO. En conséquence, le commissaire a refusé la remise de Ma. Ma a contesté cette décision et les dispositions légales.