Des limites d’âge pour lutter contre la dépendance aux réseaux sociaux

La Grèce se prépare à introduire des restrictions basées sur l’âge sur les réseaux sociaux, dans le but de protéger les mineurs de moins de 15 ans des dangers de la dépendance numérique.

Cette décision s’aligne sur les modèles réussis adoptés en Australie et en France, où des mesures similaires de vérification de l’âge se sont révélées prometteuses pour réduire la surexposition des jeunes utilisateurs.

La proposition du gouvernement comprend un cadre permettant aux plateformes d’imposer des contrôles d’âge obligatoires, associé à des exigences de consentement parental pour les utilisateurs de moins de 15 ans. L’initiative est soutenue par un rapport d’un comité scientifique dirigé par le professeur Vasiliki Artinopoulou. Les recommandations incluent le lancement de campagnes de sensibilisation, l’équipement des parents en outils de gestion du temps d’écran et la refonte des algorithmes pour réduire l’exposition aux contenus préjudiciables pour les mineurs.

L’urgence de la question a été soulignée par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis lors d’un discours à l’ONU en septembre. Citant le livre de Jonathan Haidt « The Anxious Generation », Mitsotakis a souligné les conséquences psychologiques du temps excessif passé devant un écran sur les enfants.

Pour surmonter les difficultés de mise en œuvre, la Grèce recherche un soutien au niveau européen. Des discussions sont en cours pour fixer à 15 ans l’âge de la maturité numérique à l’échelle de l’UE, avec des restrictions correspondantes dans tous les États membres. Le ministre de la Gouvernance numérique, Dimitris Papastergiou, a plaidé en faveur de cette initiative lors d’une récente réunion du Conseil des télécommunications de l’UE. Une telle collaboration est considérée comme essentielle pour faire pression sur les géants de la technologie afin qu’ils adoptent des systèmes robustes de vérification de l’âge.

Au-delà de la réglementation, le gouvernement prévoit un double effort de sensibilisation du public. Premièrement, des campagnes éducatives fourniront aux parents des outils pour limiter le temps passé devant un écran. Deuxièmement, les influenceurs et les publicités ciblées dans les médias encourageront les adolescents à utiliser les médias sociaux de manière responsable, en insistant sur la devise : « Une utilisation responsable ne veut pas dire pas d’utilisation. »

Les experts préviennent que l’application de ces restrictions pourrait se heurter à des obstacles techniques, nécessitant la coopération des plateformes de médias sociaux et des entreprises technologiques. Toutefois, les responsables estiment que la pression collective de l’UE peut conduire à une conformité généralisée.

Cette initiative fait partie d’une initiative plus large visant à améliorer le bien-être des jeunes en Grèce. Ces dernières années, les mesures ont inclus des plateformes de lutte contre le harcèlement, des lignes d’assistance téléphonique contre la violence et des politiques plus strictes en matière d’utilisation du téléphone à l’école.

Le gouvernement considère ces mesures comme essentielles à la création d’un environnement numérique plus sûr et plus sain pour la jeunesse du pays.

Avec une proposition finale attendue plus tard ce mois-ci, la Grèce est en passe de devenir un leader dans la protection des enfants contre les dangers de la surexposition numérique.