Les Economic Freedom Fighters (EFF), un parti d’opposition sud-africain, ont porté mardi une affaire devant la Cour constitutionnelle visant à relancer la procédure de destitution contre le président Cyril Ramaphosa.
La procédure concerne des allégations découlant du scandale « Farmgate », selon lequel Ramaphosa aurait dissimulé un cambriolage dans sa ferme de gibier privée en 2020 et aurait omis de signaler le vol d’une importante somme de devises étrangères non déclarées.
L’affaire met en lumière d’importantes questions juridiques concernant la responsabilité des représentants du gouvernement. L’article 89 de la Constitution sud-africaine prévoit la destitution d’un président s’il est reconnu coupable d’une violation grave de la loi, d’une mauvaise conduite ou d’une incapacité à exercer ses fonctions. En décembre 2022, une commission parlementaire indépendante a trouvé des preuves préliminaires selon lesquelles Ramaphosa aurait pu violer ces dispositions. Cependant, la majorité du Congrès national africain (ANC) au Parlement a par la suite rejeté une motion visant à poursuivre le processus de destitution.
L’EFF affirme que la suspension de la procédure de destitution par le Parlement dominé par l’ANC au pouvoir porte atteinte au principe de responsabilité et viole les principes constitutionnels. Le parti affirme que la mauvaise conduite présumée de Ramaphosa justifie une enquête plus approfondie et une éventuelle destitution de ses fonctions. La Cour constitutionnelle, la plus haute instance judiciaire d’Afrique du Sud, est désormais chargée de déterminer si la décision du Parlement d’interrompre le processus était légale.
La responsabilité est la pierre angulaire de l’État de droit, garantissant que les représentants du gouvernement répondent de leurs actes. Les critiques de la manière dont l’ANC a traité cette question ont exprimé leur inquiétude quant au fait que les majorités politiques au Parlement pourraient entraver les processus destinés à sauvegarder la confiance du public.
Ramaphosa a nié tout acte répréhensible, affirmant que les fonds en question provenaient d’une vente légitime d’animaux. Son équipe juridique a décrit la tentative de destitution comme étant politiquement motivée et comme une tentative de saper la stabilité de son administration.